
Autrice : Anne del Pozo
3 mn de lecture
Entretien avec Pierre Brigadeau, Directeur Général de l’Union des Assisteurs
L’assistance automobile, une activité clé de Res@Car
L’assistance automobile représente environ 60 % de l’activité de la plateforme Res@Car, utilisée par les principaux acteurs de l’assistance (Inter Mutuelles Assistance, Allianz Partners, Europ Assistance, AXA Assistance …) et de la location longue durée (Arval, Athlon, Ayvens, …). Une activité d’ailleurs en évolution constante.
Selon l’Union des Assisteurs qui fédère les neuf principaux acteurs de l’assistance automobile en France (www.uniondesassisteurs.fr), le nombre de dossiers d’assistance automobile s’est élevé à 8.130.000 en 2024, soit une hausse de 4 % par rapport à 2023.
« Cette évolution est portée par différents facteurs. Dès que la France est touchée par une vague de canicule, les volumes de dossiers d’assistance automobile augmentent de façon très significative. Par exemple, en juin 2025 où le mois a été chaud, comparé à un mois de juin 2024 modéré, voire frais, nous constatons des volumes de mission de dépannage-remorquage en hausse de +15 % ! D’autre part, avec 11,2 ans d’âge moyen, le parc automobile en circulation continue de vieillir et les Français ont arbitré ou repoussé certaines des dépenses d’entretien courant. En plus d’être plus vieux et plus vulnérable, le parc le plus ancien est aussi moins bien entretenu, provoquant plus de pannes.
Par ailleurs, le parc de véhicules récents mis en circulation depuis quelques années prend du poids (les véhicules récents mis en circulation sont globalement plus lourds, en raison notamment de l’intégration de technologies supplémentaires et de normes de sécurité renforcées – NDLR), et la plupart des voitures ne sont plus équipées de roue de secours (pour baisser le poids total). L’assistance est donc beaucoup plus sollicitée que par le passé pour de simples crevaisons (sur les véhicules hybrides ou électriques particulièrement) ».
Pierre Brigadeau
Directeur Général de l’Union des Assisteurs
Evolution des situations d’assistance
L’Union des Assisteurs note d’ailleurs que les typologies de pannes tendent à évoluer. Avec l’émergence des véhicules électriques (1.3 million fin 2024) certaines pannes disparaissent, telles que les problématiques d’embrayage, de carburation, d’injection ou encore d’échappement.
En revanche, les pannes technologiques sont plus élevées que sur les véhicules thermiques avec de nouvelles situations comme les problèmes de charge des véhicules.
D’autre part, les tensions de main-d’œuvre dans les garages et l’approvisionnement des pièces de rechange pèsent sur l’écosystème automobile et augmentent les délais de réparation, d’immobilisation des véhicules et de résolution des dossiers.
Les assisteurs s’appuient sur Res@Car pour garantir la mobilité des conducteurs et des passagers
« L’assistance automobile apporte alors des prestations de services bien définies dans les contrats distribués notamment par les assureurs ou les loueurs (longue ou courte durée) », poursuit Pierre Brigadeau.
Les principales garanties d’assistance sont désormais très connues des Français qui n’hésitent plus à les solliciter : dépannage sur place (dans 45 % des sollicitations), remorquage vers le garage le plus proche, mais aussi prestations d’assistance au conducteur et aux passagers.
« Les prestations de mobilité pour un retour à domicile ou la poursuite d’un voyage sont toujours très utilisées ; dans le cadre de ce service, les assisteurs recourent notamment aux véhicules de location courte durée et à la plateforme Res@Car, qui leur sont absolument primordiales notamment en haute saison », ajoute Pierre Brigadeau.
L’assistance automobile inclue également des prestations d’hébergement.
Par ailleurs, à l’étranger, les garanties d’assistance sont souvent prolongées et la prise en charge des formalités fréquemment couvertes.
L’assistance automobile continue par ailleurs de couvrir plus de cas d’usage, comme les crevaisons, la perte ou le vol de clé, sans oublier les erreurs de carburant.
L’assistance automobile devrait continuer de croître
Des prestations qui devraient continuer d’évoluer dans les années à venir au même titre que l’augmentation certaine des demandes d’assistance.
« Il est probable que nous dépasserons la barre des 10 millions d’intervention en assistance automobile en 2029 ou 2030, conséquence notamment du dérèglement climatique (plus de canicules et plus de périodes de grand froid), du vieillissement du parc roulant et de son accroissement. L’électrification du parc automobile devrait également faire émerger de nouvelles demandes d’assistance. En effet, si pour le moment, nul ne sait comment un véhicule électrique de plus de 10 ans se comportera en matière de fréquence ou de nature de panne, nous voyons déjà émerger quelques tendances comme la survenance plus fréquente de crevaisons (liée au poids des véhicules). À terme bien entendu, les difficultés de recharge de véhicules viendront naturellement supplanter les erreurs de carburant que nous constatons aujourd’hui », conclut Pierre Brigadeau, Directeur Général de l’Union des Assisteurs